Prison civile de missérété : Les nouvelles de Reckya Madougou

Dans une nouvelle publication sur Facebook le lundi 06 mars 2023, Reckya Madougou raconte comment ses conditions de détention ont été durcies à la prison civile de Missérété. Elle dénonce aussi la violation de plusieurs dispositions constitutionnelles dans les injustices que lui feraient subir les responsables de l’administration pénitentiaire.
« Je viens d’être informée par mon conseil au cours de sa visite, de la nouvelle décision unilatérale prise par le régisseur sur ordres de la hiérarchie, m’interdisant désormais d’échanger avec mes co-détenus en présence de nos avocats communs », annonce a-t-elle.
En clair, ses conseils ne seront plus autorisés a échangé avec madame Madougou ensemble avec leurs autres clients. Mais pour celle qui s’est toujours opposée à la gouvernance du pouvoir en place, cette nouvelle mesure prise à son encontre ne serait pas en adéquation avec le code de procédure pénale.
Avant ce qu’elle appelle « nouveau durcissement » de ses conditions de détention, la candidate recalée à la dernière présidentielle faisait déjà face à plusieurs autres restrictions sur lesquelles elle est revenue.
Début février, Reckya Madougou ne pouvait plus recevoir de visite, sauf si le visiteur se munit d’une autorisation spéciale du procureur spéciale de la Criet, la juridiction qui l’a condamné à 20 ans de réclusion en 2021. Contrairement à la grande majorité des détenus hommes, elle est privée de poste radio ainsi que de la possibilité de téléphoner à ses enfants. « Pendant que je suis privée du droit à l’information et à la communication, les autorités de mon pays ont poussé l’inhumanité jusqu’à m’interdire de téléphoner à mes enfants, et ce, depuis 2 ans », se désole-t-elle. Quant aux mobiles qui pourraient justifier tout cet acharnement, l’ancienne ministre de la justice semble bien informée apparemment. Tout cela est en lien étroit avec ses nombreuses dénonciations sur les conditions inhumaines de détention des prisonniers Peuhls à Missérété, argumente-t-elle. Mais les nombreuses restrictions qui lui sont imposées seraient très loin de lui faire abandonner le combat qu’elle mène. Et pour preuve, ces propos contenus dans sa publication de ce 06 mars : « Je prends acte de cette agression supplémentaire de ma personne, de la violation sans honte de mes droits en plus de ma détention arbitraire. Bien que mesurant ce risque auquel je m’exposais, il était de mon devoir d’alerter l’opinion nationale et internationale de la stigmatisation dont est victime cette communauté ».
Pour l’heure, les autorités judiciaires n’ont donné aucune précision pouvant permettre de faire le lien entre les faits que dénonce la prisonnière politique depuis quelques semaines et les derniers durcissements de ses conditions de détention.
Source : C.H.S